4 semaines… Ça passe très vite! Surtout quand c’est un stage passionnant. Je n’ai pas eu beaucoup de temps pour vous raconter tout ce que j’ai fait mais je vais essayer de revenir un peu dessus.
Aujourd’hui, je vais vous raconter ma dernière journée, c’était jeudi dernier. Enfin j’espère que ça ne va pas être la dernière, parce que j’ai tellement aimé ce stage que j’ai demandé à revenir. J’espère vraiment que je vais pouvoir le faire…
Donc vendredi dernier : dernier jour, et pour une fois on est que 3 D1. Pour « fêter » notre départ, un médecin nous propose de faire un petit transfert entre la réanimation et le scanner.
Si cela peu vous paraître anodin, il faut savoir qu’on n’a pas vraiment le droit a l’erreur. L’enfant se porte bien, certes, mais un problème en route est si vite arrivé. Alors petit cours technique :
Ce qu’il faut emporter : l’enfant sur son lit déjà. A cela il faut ajouter et déplacer les seringues auto-pulsées qu’il faut vérifier avant car elles vont fonctionner sur batterie et qu’elle ne sont pas vides. Transférer les fils de monitoring (fréquence cardiaque et respiratoire, saturation) sur un scope portable qui fonctionne lui aussi sur batterie.
Dans le cas présent l’enfant n’était pas sous assistance respiratoire, mais quand c’est le cas, c’est un vrai bordel. Il faut quand même prévoir son coup en cas de problème respiratoire, ce qui est fréquent chez l’enfant. Pour ça on prend une bouteille d’oxygène qu’il faut vérifier avant (ça serait ballot de partir avec une bouteille vide… ) et un AMBU (aussi connu sous le nom de BAVU : Ballon autoremplisseur à valve unidirectionnelle) avec le masque adapté à la taille de l’enfant.
J’ai appris à l’utiliser : ça demande un peu de pratique pour éviter les fuites mais c’est rudement efficace.
Et puis bien sûr il faut prendre les fameux bons que les externes ont préparé avec amour ainsi que le précédent scanner, histoire de ne pas avoir l’air bête là bas.
Avant de partir, une petite aspiration des mucosités ne fait pas de mal. Chez l’enfant fort encombré l’amélioration peut être assez spectaculaire.
Tout est ok, on peut partir! Mais doucement car il faut vérifier qu’aucun câble n’est encore accroché, histoire de ne pas tout arracher. Deuxièmement, il faut toujours être au minimum à 2, si jamais un problème arrive en route, le 2nd peut demander de l’aide tandis que le premier commence la réanimation.
Direction le SAS samu, puis les couloirs. Il faut alors continuer à faire attention à tous les détails : regarder si le lit passe en dessous des portes car les perches des perfusions sont hautes, ralentir au niveau des raccords de sol car les secousses provoquées peuvent vite aggraver l’état du bébé (majoration d’une hypertension intra-crânienne par exemple). Et pendant tout le trajet, garder un oeil sur le scope et l’enfant pour voir si tout va bien.
On passe ensuite par le sous-sol, car le scanner n’est pas dans le même hôpital. Arrivé sur place, malheur : un méchant externe nous a indiqué que l’examen devait être au -1 alors qu’il doit se passer au +2. C’est vrai qu’on aurait du vérifier aussi! C’est pas grave direction l’ascenseur.
On y est enfin, allez hop, l’enfant sur la table de scanner, avec tous les fils, seringues, scope (qu’on n’oublie pas de tourner vers la salle de commande du scanner, sinon, il ne va pas nous servir à grand chose… ), 5 minutes dans le tube et l’examen est enfin réalisé.
Un simple transfert pour une personne valide aurait pris au maximum 5 minutes. Là il nous a fallu bien plus de temps que ça. C’est vrai qu’on n’était pas pressé, mais j’ai vu des transferts avec des enfants sous ventilation artificiel dont la préparation par le SAMU pédiatrique prenait 30 minutes, 3/4 d’heures!
Bon vous l’avez compris, en réanimation, tout se complique, tout doit être anticipé et surtout il n’y a pas beaucoup de place pour l’erreur.
Et au passage, concert de Katie Melua dans 4 jours. Je commence à être vraiment excité!
© Mdkart sur Mdkart, 2008. |
Permalien |
2 commentaires
Tags: Lille, Médecine, Réanimation, Stage